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  • Photo du rédacteurCarolineSulzer

Olympia (dans la tête de Manet)

Dernière mise à jour : 14 janv. 2022


Tu es là mon ange, étendue sur ta couche

Nue, parée de tes bijoux.

Pas un sourire ne vient orner ta bouche,

A te regarder, je me sens comme un fou


Une pantoufle mollement se balance

Au bout de ton pied mutin,

Comme une invitation à une danse

Au cœur de tes draps de satin.


D’une main pudique tu couvres

Ton intimité,

Dans un geste qui m’ouvre

Des désirs irraisonnés,


Tu es plus belle encore que le bouquet

Que t’apporte ta servante,

Cadeau sans doute d’un admirateur discret

Que ta beauté, comme moi, hante.


Si seulement je savais écrire

Tourner un joli compliment

Trouver les mots pour te décrire

Et te prouver mes sentiments.


Mais non, je sais seulement dessiner

Moi qui ne suis qu’un barbouilleur

Mon amour pour toi, je vais le crier

Dans un dégradé de couleurs.


Je vais peindre le blanc de ton lit,

Le rose charmant de ta chair,

Le noir intense du chat, celui de ton iris,

Enfin tout ce que me suggère


Cette scène parfaite, offerte à mes yeux,

Où dans la violence et la crudité

Des tons et des jeux lumineux

Tu m’offres, Olympia, ta beauté.









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