Jeudi 26 janvier
Nous nous promenons le matin autour de notre hôtel, dans le quartier de Palermo, l'un des plus grands et les plus vibrants de Buenos Aires, bien qu'assez calme en cette heure de la journée. Nous retrouvons en début d'après-midi notre guide, Nora, une charmante Argentine d’origine hispano-italienne, qui parle un français impeccable. Sous une chaleur écrasante, elle nous conduit de nouveau dans les rues de Palermo, et nous y fait découvrir quelques-unes des nombreuses façades aux couleurs éclatantes qui font de ce district l’un des hauts lieux du street art. Né dans les années 50-60, cet art se définissait, au départ, comme une forme d’expression politique. Sur les murs de Buenos Aires, on peut lire l’histoire du pays, comme un portrait en creux : la dictature, le péronisme, la crise économique majeure de 2001, le soutien aux minorités raciales et sexuelles et, bien entendu, el futbol, la deuxième religion de l’Argentine, la première pour certains. À peine l’Argentine a- t-elle gagné la coupe du monde contre la France le 18 décembre dernier, que les murs de la capitale se sont couverts d’effigies monumentales de Messi, brandissant le précieux trophée, bien souvent à côté de l’autre idole argentine du foot, Diego Maradona.
Même si les messages politiques continuent de fleurir sur les murs de Buenos Aires, le street art a également acquis, au fil du temps, une dimension purement décorative : les particuliers aisés paient maintenant les artistes pour décorer les murs extérieurs de leurs propriétés, ce qui, outre l’aspect esthétique, donne moins de prise aux graffitis sauvages. La publicité enfin s’est emparée du concept, de même que les cinémas, qui, pour certains, font peindre leurs programmation sur les murs adjacents à leur salle.
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