Enfant, déjà, tu prenais des coups,
Des coups de ceintures, des coups de pied,
Ton père, moitié ivre, moitié fou,
Ne t’a jamais épargnée
Ta mère, elle, fermait les yeux
(C’est plus facile de ne pas voir)
Très jeune, tu as quitté les lieux
Le cœur plein d’un nouvel espoir.
Tu as erré de bras en bras,
Au gré de tes amours furtives,
Jusqu'à ce que tu rencontres papa
Et te décides à le suivre.
Maman, ma petite maman dis moi
Tu as toujours été là pour moi
Mais toi, qui s’est occupé de toi ?
Ton joli minois, tes yeux de chat
L’ont séduit au premier regard.
Toute à ton amour, tu as vu là
L’occasion d’un nouveau départ.
Vous avez coulé des jours heureux
Dans votre maison de village.
Enfin, pour toi le ciel était bleu
Après toutes ces années d’orage.
Deux ans plus tard, je suis arrivé
Dans votre vie et dans vos cœurs,
Vite suivi de mon frère cadet,
Tu étais au comble du bonheur.
Maman, ma petite maman dis moi
Tu as toujours été là pour moi
Mais toi, qui s’est occupé de toi ?
Mais, tu nous as aimés trop fort.
Tu t’es détournée de papa,
Qui a cherché dans d’autres ports
La tendresse qu’il n’avait pas.
Toute seule, tu nous as élevés ;
Tu as fait de nous, tes fils,
Des hommes libres, équilibrés,
Au prix de nombreux sacrifices.
Pour nous, les meilleurs morceaux,
Les meilleures écoles, les plus beaux habits.
Pour toi, très peu de repos
Et une tendance à l’anorexie.
Maman, ma petite maman dis moi
Tu as toujours été là pour moi
Mais toi, qui s’est occupé de toi ?
Les amants se sont succédé,
Te promettant des toujours ;
Aucun n’a vraiment duré,
Tous indignes de ton amour.
Et puis, tu t’es remariée ;
Tu y croyais, cette fois ci,
À ton beau conte de fée,
Qui te ferait changer de vie.
Une fois de plus, ce fut un leurre :
Ton époux était volage.
Et pour ton plus grand malheur,
Tu vis la fin de ton mariage.
Maman, ma petite maman dis moi
Tu as toujours été là pour moi
Mais toi, qui s’est occupé de toi ?
Maintenant, nous sommes réunis
Mon petit frère, toi et moi,
Toi qui nous as donné la vie,
Nous allons prendre soin de toi.
Toi qui es si maigre aujourd’hui,
Si fragile, à fleur de peau,
Petit oiseau tombé du nid,
Toi qui as le cœur bien gros.
Nous allons sur ton beau visage
Redessiner un sourire ;
Cinquante ans, c’est le bel âge
Tout est encore à découvrir.
À la veille de la fête des mères, un poème écrit en hommage à mon amie.
Magnifique!!! Quel talent Caroline. Tu m’épates chaque fois davantage