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Photo du rédacteurCarolineSulzer

Maman

Enfant, déjà, tu prenais des coups,

Des coups de ceintures, des coups de pied,

Ton père, moitié ivre, moitié fou,

Ne t’a jamais épargnée


Ta mère, elle, fermait les yeux

(C’est plus facile de ne pas voir)

Très jeune, tu as quitté les lieux

Le cœur plein d’un nouvel espoir.


Tu as erré de bras en bras,

Au gré de tes amours furtives,

Jusqu'à ce que tu rencontres papa

Et te décides à le suivre.


Maman, ma petite maman dis moi

Tu as toujours été là pour moi

Mais toi, qui s’est occupé de toi ?

Ton joli minois, tes yeux de chat

L’ont séduit au premier regard.

Toute à ton amour, tu as vu là

L’occasion d’un nouveau départ.


Vous avez coulé des jours heureux

Dans votre maison de village.

Enfin, pour toi le ciel était bleu

Après toutes ces années d’orage.


Deux ans plus tard, je suis arrivé

Dans votre vie et dans vos cœurs,

Vite suivi de mon frère cadet,

Tu étais au comble du bonheur.


Maman, ma petite maman dis moi

Tu as toujours été là pour moi

Mais toi, qui s’est occupé de toi ?


Mais, tu nous as aimés trop fort.

Tu t’es détournée de papa,

Qui a cherché dans d’autres ports

La tendresse qu’il n’avait pas.


Toute seule, tu nous as élevés ;

Tu as fait de nous, tes fils,

Des hommes libres, équilibrés,

Au prix de nombreux sacrifices.


Pour nous, les meilleurs morceaux,

Les meilleures écoles, les plus beaux habits.

Pour toi, très peu de repos

Et une tendance à l’anorexie.


Maman, ma petite maman dis moi

Tu as toujours été là pour moi

Mais toi, qui s’est occupé de toi ?


Les amants se sont succédé,

Te promettant des toujours ;

Aucun n’a vraiment duré,

Tous indignes de ton amour.


Et puis, tu t’es remariée ;

Tu y croyais, cette fois ci,

À ton beau conte de fée,

Qui te ferait changer de vie.


Une fois de plus, ce fut un leurre :

Ton époux était volage.

Et pour ton plus grand malheur,

Tu vis la fin de ton mariage.


Maman, ma petite maman dis moi

Tu as toujours été là pour moi

Mais toi, qui s’est occupé de toi ?


Maintenant, nous sommes réunis

Mon petit frère, toi et moi,

Toi qui nous as donné la vie,

Nous allons prendre soin de toi.


Toi qui es si maigre aujourd’hui,

Si fragile, à fleur de peau,

Petit oiseau tombé du nid,

Toi qui as le cœur bien gros.


Nous allons sur ton beau visage

Redessiner un sourire ;

Cinquante ans, c’est le bel âge

Tout est encore à découvrir.


À la veille de la fête des mères, un poème écrit en hommage à mon amie.



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2 comentários


Clarice Gaubil-Magnier
26 de mai. de 2022

Magnifique!!! Quel talent Caroline. Tu m’épates chaque fois davantage

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CarolineSulzer
CarolineSulzer
26 de mai. de 2022
Respondendo a

Merci Clarice, c’est vraiment très gentil 🙏☺️

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