Je crois qu'il va me falloir un moment pour me remettre de cette lecture. Certains livres vous habitent longtemps après la dernière ligne lue, et c'est le cas de Veiller sur elle, de Jean-Baptiste Andréa, révélation de la rentrée littéraire et dans le dernier carré des oeuvres en lice pour le Goncourt dans trois jours.
Rarement, un roman m'a bouleversée à ce point. Bien sûr, il y a l'intrigue, l'épopée romanesque d'un anti-héros comme on les aime, à qui le destin ne promet que du vide et qui, pourtant, parvient à côtoyer les étoiles. Bien sûr, il y a de l'amour, cette relation improbable et différente avec une jeune fille de la haute société italienne, l'éternelle histoire de la princesse et du pauvre, en fait. Mais il n'y a pas que ça. Tout au long de ces 580 pages, l'auteur déploie une poésie de chaque instant, un bonheur du verbe qui, souvent, a fait glisser le long de ma colonne un frisson de plaisir. Quant au dernier chapitre, je l'ai déchiffré au travers du brouillard de mes larmes, vaincue par tant de beauté et d'émotion.
Bref, un roman exceptionnel, sans doute l'un des plus accomplis qu'il m'ait été donné de lire, ou au moins dans les dix meilleurs. Une histoire d'amour et d'intelligence d'autant plus nécessaire en cette actualité délétère qui exhibe sa violence et sa bêtise à longueur d'écrans. En un mot, une pépite.
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