Trop d’images, trop de morts, trop d’infos,
Vides devant l’écran, nous sommes à court de mots.
Escalade sans fin, et du feu et des armes,
Nous ne savons plus, hélas, où donner de nos larmes.
Et pourtant, une fois repus de chiffres et d’images,
Une fois envoyés les cœurs et les messages
Qui nous dédouanent et nous donnent bonne conscience,
Nous reprenons tous le cours de nos existences.
Loin des atrocités de la guerre et du front,
Nous vaquons, tranquilles, à nos occupations.
Bien volontiers, nous nous laissons rattraper
Par notre quotidien, espace de liberté,
Où nous avons, heureux, le temps et le loisir
D’aimer, de chanter, de danser et de rire
Sans avoir peur des bombes ni des éclats d’obus
Qui pourraient faire leur œuvre, juste au bout de la rue.
Qu’y pouvons -nous ? Rien. Il nous incombe seulement
De marquer une pause et de prendre le temps
De savourer notre chance, notre immense bonheur
De vivre ici en paix quand, là-bas, d’autres meurent.
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