Mon mari est au front, mon bébé est en pleurs,
Je suis seule sur la route, seule au milieu des autres,
Mon sort dépend maintenant du généreux apôtre
Qui voudra bien m’ouvrir et sa porte et son cœur.
« Va-t’en », m’a dit ma mère, « tant qu’il est encore temps,
Moi, je reste ici, m’occuper des anciens ;
C’est mon devoir de femme, ma croix et mon destin.
Pour toi qui es si jeune, pour toi c’est différent ».
Je suis une réfugiée, peu importe que je vienne
Des plaines d’Afghanistan, de Syrie ou d’Ukraine,
Mon sort est identique : il ne me reste plus
Que mes yeux pour pleurer et mes mains pour mendier.
Vous qui m’avez croisée sans même m’avoir vue,
Priez pour ne jamais devoir vous exiler.
L'illustration est une broderie au travers de laquelle l'artiste libanaise Manar Youssef rend hommage à toutes les mamans réfugiées du monde. Elle a été montrée au public il y a un an exactement, à l'occasion de la fête des mères, célébrée en mars dans son pays.
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