Dans le cadre du marathon de Paris, je vous propose ce court poème sur la course à pied. Bonne lecture.
Je cours pour me vider la tête
Pour oublier cette vie de chien.
Dès que je chausse mes baskets,
Alors, je ne pense plus à rien
D’autre qu’à avaler le bitume,
Sentir l’asphalte sous mes pieds.
Soudain léger comme la plume,
Je pourrais bien m’envoler.
Mètre après mètre, je dépasse
Mon misérable quotidien.
Infime poisson dans la nasse,
Le temps d’une course, je deviens,
Grand, beau et fort, rien ne m’arrête.
Je cours, pour me vider la tête.
Je cours pour oublier le temps
Qui passe, inexorable et cruel,
J’ai de nouveau quinze et vingt ans,
Autour de moi, les filles sont belles.
Paris défile, ville lumière,
Et ma jeunesse me saute au cou.
Un leurre, un piège, une chimère,
Un souvenir pourtant si doux.
Plus tard, je sais que j’aurai mal,
Qu’il me faudra panser mes plaies,
Redescendre du piédestal
Où mes foulées me hissaient.
Tant pis. La liberté m’attend,
Je cours pour oublier le temps.
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