À bout de soufre
- CarolineSulzer
- 16 mars
- 1 min de lecture
Le défi de ce mois-ci, proposé par le collectif Elles préfèrent le court, était d’écrire sur le thème du volcan. À ma plus grande joie, ce texte a été retenu par Le Printemps des poètes et a fait l’objet d’une lecture publique par le comédien Matthias Deute au Studio Marais à Paris.
Au terme d’une ascension longue et difficile
Le long d’un sentier hasardeux
Tu parviens à poser ton pied agile
Sur le bord du cratère en feu.
Pas une éruption, juste quelques flammes,
Mais qui suffisent à ton bonheur,
Toi qui a dédié ta vie et ton âme
À ces géants qui font si peur.
Dans le monde entier, tu les as visités,
Des rivages italiens jusqu’au Costa Rica.
Patiemment, tu as photographié
Les cendres, la lave et le magma.
Tu sors ton appareil, avec triple objectif,
Tu t’approches plus près, il fait déjà très chaud
Sur la pellicule, tu fixes le motif,
Tu sens la sueur couler dans ton dos.
Tu es maintenant au bord du gouffre,
Funambule audacieux dans ta combinaison,
Les poumons en danger, comprimés par le soufre,
Tu t’aventures plus que de raison.
Soudain, tu trébuches et tressailles !
Tu perds l’équilibre et tombe tout entier
Dans la bouche en feu, dont les entrailles
T’avalent, cruelles, pour l’éternité.
Dans ta chute, tu as lâché ton appareil.
De toi, il ne restera désormais
Que ces clichés à nuls autres pareils
Et dans nos cœurs, ton sourire, à jamais.

Comments